29 juin, 2006

Oh! Oh! Canada!

Faut bien être en Afrique pour festoyer à la confédération… mais peut-on vraiment refuser l’invitation d’une ambassadeur? C’eût été d’une impolitesse…! Donc je suis allée au Cercle de la rade (genre de Mess des officiers de l’armée française), hier soir, prendre part aux festivités avec mes petits amis canadiens.

Dans son allocution, Son Excellence Madame Louise R. Marchand a dit à quel point elle était heureuse de nous recevoir pour cette 139e fête de la confédération et que la fête du Canada ne se limite pas au seul 1er juillet. Que nenni!!! Le « plussss meilleur pays du monde », dans sa grande diversité « coast to coast », célèbre le 21 juin : la journée des autochtones, un des peuples fondateurs du Canada, le 24 juin : les québécois fêtent la Saint-Jean-Baptiste, une fête religieuse…!!!!!!!!!!!!!!!! QUOI??? Qu’ouis-je? Qu’entends-je???? Après avoir ouvert une si belle porte, devant la communauté canadienne à Dakar, (formée, dois-je le spécifier, à 90 % de Québécois) et venant de la bouche d’une fille de Montmagny!!! Vaut mieux entendre ça qu’être sourd!! Une fête religieuse!!!! Au temps de Louis XIV peut-être, mais depuis 1834, la St-Jean est un symbole national pour les québécois… en fait je serais prête à parier que la plupart des québécois ignore que la fête a des origines religieuses! À main levée, sans tricher, qui parmi vous le savait? Et c’est tout ce qu’elle a trouvé à dire, cette grande dame de la diplomatie canadienne! Je suis pas la seule à avoir relever le faux pas… Isabelle Parizeau était dans l’assistance… elle a vu rouge!! Il a fallu noyer notre désarroi, le « cuba libre » s’est imposé d’office… aux frais de la princesse!! (Vous savez maintenant à quoi a servi une partie de vos impôts!!)

Ce fut malgré tout une belle soirée. Le classique « Je reviendrai à Montréal » chanté par un sénégalais accompagné par un orchestre traditionnel de Dakar valait le coup!

27 juin, 2006

Made in Québec!

On aura finalement eu notre feu de la St-Jean nous aussi! Et l’exploit est peu banal! Je vous l’accorde, on s’en est tenu loin (Que calor alors!!), mais toute St-Jean qui se respecte se doit d’avoir son feu!

On n’a pas manqué à la tradition! On avait même des guimauves!!!



"Swing la bacaisse...!"







On a passé une superbe soirée métissée : mi-québécoise/mi-sénégalaise… ponctuée de quelques français, une sud américaine et une néo-brunswickoise (?), au son de Vigneault, Mes Aïeux, Les Cowboys et ma préférée : la prison de Londres version disco(!!!), on a dansé sous le fleur de lysé toute la nuit!













Évelyne, l’hôtesse de la soirée (sur la photo arborant fièrement sa concoction maison: vodka-sirop d'érable. Pur délice!), avait demandé à chacun (principalement aux Québécois, parce qu’apparemment le BYOB n’est pas coutume sénégalaise!) d’apporter quelque chose à manger ou à boire. Finalement, comme chez nous, on aurait pu nourrir une armée! Et preuve que nos amis sénégalais sont des « PEI » (personnes efficaces au plan interculturel!!!), ils se sont adaptés à la culture d’accueil (car on avait recréé le Québec le temps d’une soirée!) et ont apporté des mets. Il y en même quelqu’un (NDLR : un musulman!!) qui a apporté une bouteille de vin!! Gab et moi, on a fait fort… Brie coulant (l’idée était de le mettre au four, mais disons qu’à température de la pièce il avait suffisamment chambré!) avec confit d’oignons (cuisiné par Bibi de ses blanches mains!) et petites bouchées oignons-fromage-mayo de Matante Fonfon… un incontournable!!!!

Vos GO ce soir... Philippe, Maude, Gabrielle, Geneviève et Évelyne!

Il y avait facilement une trentaine de personnes à la soirée : des coopérants du CECI, des employés locaux du CECI, des gens de l’ambassade, les voisins (meilleure façon d’éviter les plaintes!), des amis… Et preuve fut faite, une fois de plus, que le monde est petit…

… Il s’avère que le type de l’ambassade (celui-là même qui m’a remis mon invitation à la soirée offerte par l’ambassadeur pour la confédération demain… mais ça c’est une autre histoire!), un p’tit Bédard (!), Conrad de son prénom, est allé à l’Université de Sherbrooke, en administration, la promotion tout de suite après la mienne… ce qui veut dire que j’ai participé à l’initier à l'époque!!!

… En jasant avec Martin, un coopérant du CECI, graphiste de son état, on réalise que c’est lui qui a fait le dépliant de la première édition du Triathlon Centraide-Rouge et Or (projet sous ma gouverne!), et que sa sœur est mariée avec un gars de Charny, avec qui j’ai joué du violon à 8 ans!!!



… Il y avait aussi (elle je ne la connais pas, mais ça se place bien dans une conversation de salon!!!) la fille de Jacques Pariseau… (à gauche sur la photo)

Juste de même en passant... elle a adoré mon confit d’oignons, et en a repris plusieurs fois…!!! Elle connaissait pas... la culture, la culture...!;-)




Photo de famille... fin de soirée! Il est 4h00... on ferme!

22 juin, 2006

Que dire…?

J’ai été peu bavarde cette semaine… Ou bien il ne s’est rien passé d’exceptionnel (à part le fait que je suis en Afrique!!!), ou bien je commence à vraiment me fondre dans le paysage (bon d’accord, malgré de grands efforts, côté bronzage j’ai encore bien des croûtes à manger!) et je ne vois plus ce qui mérite de vous être rapporté…

Essayons quand même…

Il fait de plus en plus chaud (dimanche dernier, la température ressentie était de plus de 40 avec humidex et autres facteurs aggravants!). La marche pour aller à la piscine est ardue, et vue l’heure à laquelle j’y vais… Mais la baignade est d’autant plus bienfaisante! Les nuits ne sont pas plus fraîches, alors le sommeil s’en ressent. Surtout que le confort de mon lit est, comment dire, inexistant!?! Ça me permet par contre de découvrir toute l’activité nocturne autour de chez moi. Jusqu’à maintenant, je n’avais eu droit qu’à l’appel de la prière, aux aurores : « Allah… quelque chose! » (Désolée, mon arabe est limité!) Un genre de complainte chantée (pour ne pas dire criée!) dans un haut parleur de piètre qualité qui distortionne le son. Mais la nuit dernière, on a pu noter une nette amélioration dans la complexité de la mélodie et des paroles (pas que j’en aie compris un traître mot!). C’était en fait joli, harmonieux et pas trop désagréable.. quoiqu’en pleine nuit (!). Ce n’était pas la berceuse que ma maman me chantait quand j’étais petite, mais quand même, on sentait une certaine musicalité à la chose… Maintenant, quant à savoir ce que ça signifie, désolée… je suis dans le néant tout autant que vous!

Hier soir, je me suis dit qu’il serait temps que j’apprivoise un peu ma cuisine et que j’élargisse un tantinet mon répertoire, au-delà du riz et des nouilles (je suis une vraie Dumais apparemment!!!). Je me lance donc dans la préparation d’une omelette « jambon-fromage-petits oignons caramélisés » (bon d’accord, c’est pas du Bocuse, mais faut voir les conditions!). En plus, Gabrielle (ma co-loc pour la semaine) rentrera tard (vers 21h). Après avoir fait de la voiture pratiquement toute la journée, elle aura envie d’un bon repas. (Quand je vous dis que je suis bonne à marier!!!)
Je m’attaque donc à la préparation! Je parfais tranquillement la technique de la coupe de l’oignon dans la main, plutôt que sur une planche! (essayez juste pour voir!) Me suis pas encore coupée! Même le poêle au gaz ne m’effraie plus! Mais il a fallu que la bonbonne soit vide justement à cet instant précis! Je pars à la recherche d’un homme (pratique parfois!) pour prendre la bonbonne vide et m’en ramener une pleine (j’habite au 3e, pour ceux qui auraient oublier!). Le gardien est justement là! Je lui demande avec mon plus beau sourire et mes 3 mots ¼ de Wolof… il me sourit et me répond… je comprends pas. Le propriétaire (M. Kénémé) s’adonne à sortir de chez-lui sur les entrefaites, je lui expose la situation, il explique le tout au gardien, qui s’exécute aussitôt et va me chercher une nouvelle bonbonne. M. Kénémé en profite pour me dire que le gardien ne parle pas français, qu’il vient d’arriver au pays… Ah bon? Il arrive d’où? Du Mali. Ah! Donc il ne parle pas Wolof non plus! On pouvait bien pas se comprendre!!!
La bonbonne installée, je commence à cuisiner. Je tente de faire une omelette dans une poêle au fond arrondi, un genre de Wok! C’est tout ce que j’ai! Ça tient d’un équilibre précaire sur le feu, pour toute spatule j’ai une espèce d’écumoire au bout d’un manche et c’est pas gagné d’avance pour la manœuvre de « retournement »! Finalement, je m’en sors pas trop mal (à voir l’état de l’assiette de Gab après le repas… plus une miette!), si on fait abstraction de l’apparence visuelle… mais ça goûtait bon!

Au boulot, ça sent de plus en plus la version finale du plan de comm… Depuis quelques jours je ratisse l’Internet à la recherche de fondations et de bailleurs de fonds susceptibles d’être intéressés par nos programmes. Je les répertorie, ensuite je vais les passer en revue avec Vali et on va s’attaquer à les contacter. J’espère que ça va fonctionner! C’est vraiment triste de voir toutes ces bonnes idées, tous ces talents (c’est truffé d’artistes l’ANAFA!) gaspillés par manque de fonds!

Demain soir, pour la St-Jean, on fait une fête chez Évelyne (la fille du directeur du CECI) avec tous les autres coopérants et quelques sénégalais. On va tenter de faire un feu (en pleine ville, dans un pays où y’a pas d’arbres, à 40 à l’ombre!), on a prévu de la musique québécoise… ce sera pas les plaines d’Abraham, mais bon on peut pas tous être à Québec!!

C’est un w-e plage qui s’annonce. Je m’en vais chez Gabrielle, à Mbour, à environ 1 heure au sud de Dakar, sur la côte.


Bonne St-Jean à tous mes lecteurs québécois (de souche ou d’adoption)… et à tous ceux qui aimeraient le devenir!!!;-)

18 juin, 2006

I went to the market mon p'tit panier sous mon bras...

Fin de semaine sous le thème des emplettes!

Vendredi soir, avec Gabrielle, direction "Score", une grande surface où l'on trouve de tout (un genre de IGA extra), mais qui se trouve passablement loin de chez-moi, on doit y aller en taxi. Ça fait du bien de pouvoir regarder la marchandise, la choisir, comparer, savoir d'avance combien ça coûte, changer d'idées... prendre son temps! Les boutiques ou les marchés près de chez-moi, c'est pas tout à fait ça... on pointe ce que l'on veut derrière le comptoir, on prend ce qui est là! On s'est même offert le luxe d'une bouteille de vin (750ml de Cahors qui tappe à 2... on a eu une très belle soirée!!;-)!

Samedi, objectif piscine! On se rend à ma piscine habituelle. Mais ô misère, il y a un groupe (un grand groupe!) d'enfants qui pataugent et éclaboussent! Impossible de nager! Plan B: la piscine olympique, à l'autre bout de la ville! On saute dans un taxi, on se rend au Point E (nom du quartier), on nage pendant près d'1 heure, juste avant la cohue de l'après-midi, mais en pleine heure du midi... ça tape (la piscine est en plein air... c'est génial!). La piscine olympique est plus longue que celle où je vais habituellement, alors c'était un peu plus sportif. Ça nous fait un bien fou!

Après la piscine, on avait prévu aller magasiner (le thème du w-e, je vous ai dit!) des tissus (encore?!?!). Évelyne (notre pote de voyage, la fille du directeur du CECI), et Rosy (une coopérante fraîchement débarquée de la veille!!) se joignent à nous. On retourne chez-moi rejoindre Adji, qui nous guide et négocie pour nous... on est en train de lui organiser son été à Adji! Elle va avoir du pain sur la planche avec toutes nos commandes!!! À 5 dans un taxi (en fait le même tout le long, Adji a négocié qu'il nous attend et nous suit!!!), on fait le tour de la ville: de Patte d'oie à Gueule Tapée, en passant par Yoff (noms de quartiers à Dakar)!!!

Cet après-midi...? Marché Sandaga peut-être?!?! À voir...

Et ce matin, en ce jour de la fête des pères, j'attends une heure décente pour appeler mon papa... Bonne journée à tous les pères, beaux-pères, actuels et en devenir!!

14 juin, 2006

Satisfaction garantie...

Je sors à l'instant d'une réunion avec mes 2 patrons: Vali (prononcé Wali), qui est mon patron dans la pratique, c'est-à-dire que c'est à lui que je me réfère quand j'ai des questions, ou besoin de quoique ce soit, il est jeune, il est cool; et Ousmane, qui est le grand patron, le PDG de l'ANAFA (il dit qu'il m'a prise en otage, qu'on devra payer une rançon pour que je retourne au Canada... considérez-vous informés… la balle est dans votre camp!!!). Je leur présentais le travail effectué jusqu'à maintenant, en préparation de la rencontre tripartite de suivi avec Mariétou (la chargée de programme "Éducation de base" au CECI), demain matin.

Je ne leur ai pas présenté la version "finale-bâton" du plan, ni des autres documents, mais j'ai validé mes intentions, là vers où je me dirige. Ce que je dois vous dire c'est qu'après mûres réflexions, j'ai quelque peu resserré le mandat et recentré les objectifs initiaux du plan de comm. C'est qu'ils voyaient grand nos amis!! En analysant la situation de l'ANAFA, une évidence s'est imposée à moi: il n'y a plus d'$$$! La plupart des programmes sont arrêtés, en attente de financement! Il y a péril en la demeure si on ne fait pas quelque chose tout de suite! Je leur ai donc conseillé de laisser tomber la campagne de sensibilisation grand public (de toute façon, on n'a rien à dire, il ne se passe pour ainsi dire rien!!!- mes soupçons quant au niveau d'occupation ne sont pas complètement farfelus!!!), et de concentrer les énergies et les ressources sur la recherche de financement. Et ils ont acheté!! Mes propositions de refonte (majeure, dois-je préciser!?!?!) du site Internet aussi!!

Parfait! Maintenant, il me reste 7 semaines ½ pour mettre en branle une offensive de recherche de fonds, ou à tout le moins lancer la machine, pour que, quand je serai partie (j'ai confiance pour la rançon!!!!), ça continue (renforcement des capacités locales... vous vous souvenez?!). Vali travaillera avec moi (Ousmane m'a dit que j'en faisais ce que je voulais!!!!! Il est à ma disposition!!!), et on s'attaque à la recherche de 1 378 455 273 francs CFA... si vous vous sentez généreux!!!

Je suis contente! Pas que je doutais du « gros bon sens » de ma stratégie, mais ils répètent à qui veut l'entendre combien l'ANAFA ne communique pas, n'a jamais communiqué quoique ce soit à quiconque, et que, ô merveille!, la canadienne de service va leur pondre un plan de comm qui règlera tout... Partant de là, je craignais qu'ils ne tiennent mordicus à une campagne de masse!

Ils sont contents de mon travail! Ils m'ont dit qu'ils ont l'habitude des stagiaires qu'il faut prendre par la main, à qui il faut tout apprendre et qui viennent prendre de l'expérience plutôt que de faire profiter l'organisation de leur expertise. Finalement, je ne suis pas trop « demandante »: une connexion Internet et un ventilo!!! Si ils sont contents, alors je suis contente!

12 juin, 2006

Homo Africus

L’homme africain danse! Je l’ai vu de mes yeux vu! Je suis sortie samedi soir avec Adji (la voisine… ça va les personnages? Vous commencez à les replacer un peu?!?!?!), au resto-club-bar-dancing « Le Tropic » (à quelques pas de chez moi). On s’y rend vers 12h30 (comme dans minuit et demi!!!), personne!!! Vers 1h00, ça y est, la soirée commence!

Premier constat : il n’y a que des hommes! Ou presque! Disons 10 pour 1. Idem sur la piste de danse. Nous avons été longtemps les seules filles à danser. Au plus fort de la soirée, on était peut-être 10 filles en tout! Et non, ce n’est pas un bar gai!

Je vous le dis, l’homme africain danse! Sans y être obligé par sa blonde (ou pour pouvoir s’en faire une!!), et sans l’aide de l’alcool! (au fait je me demande comment ça reste ouvert, j’ai pas vu personne boire quoique ce soit! Même pas une limonade!!) Une piste de danse remplie de gars qui se trémoussent sur un train d’enfer, pas de bière, pas de filles! Et le pire dans tout ça, c’est qu’ils ont l’air d’aimer ça!!! Un autre monde, je vous dis!

Évidemment, comme dans tout bon bar qui se respecte, il y avait le « collant de service » qui ne comprenait pas qu’on n’était pas intéressées à faire sa connaissance. On a laissé nos maris à la maison pour une soirée de filles, c’est pas pour en avoir d’autres dans les pattes!! Ah, oui, vous ai-je dit?!?! Je suis mariée!!!! Depuis la semaine dernière!!! N’en déplaise aux féministes, c’est quand même le bon côté de la « polygamie juste d’un bord »… les gars peuvent avoir plusieurs femmes, mais dès que tu es mariée, tu as la paix!!!



C’est la fièvre du foot ici, depuis vendredi! Partout, dans les boutiques, au marché, dans les rues : des télés qui diffusent les match! Au bureau, ils en ont installé une avec une demi-douzaine de chaises devant. Comble du bonheur, je la vois sans devoir quitter mon bureau!!!! Au moins là je n’ai plus de doute : ceux-là ne travaillent pas!! ;-)

09 juin, 2006

En vrac…

Aujourd’hui se termine ma 3e semaine de stage… déjà! Il en reste 8… seulement! Finalement, c’est pas si long!! Tout se passe bien, je prends mes petites habitudes…

Cent fois sur le métier…
Mon plan de communication commence à prendre forme… du moins je le crois!!! J’ai mis sur pied une collaboration « boischatello-dakaroise » avec une sommité en la matière, un genre de maître à penser qui me donne ses commentaires (judicieux!) et ses trucs de pro! Après 2 jours d’accalmie en début de semaine, je suis à nouveau sur une lancée depuis hier!

Je suis très heureuse du mandat qu’on m’a confié, mais je me pose des questions sur ce que ça donnera concrètement… le renforcement des capacités locales comme on dit dans le jargon. Pas sûre qu’ils vont mandater quelqu’un pour mettre le plan (et quel plan!!! ;-) ) en application… Pour vous donner une idée, le webmestre est parti pour 1 an en France faire une formation d’horloger (!) pour prendre la relève de la boutique de son père!! On me dit qu’il fera les modifications que je proposerai pour le site Internet à distance! Et après?!?!?! Mais bon, ne présumons pas avant de savoir…

Je n’arrive pas encore à déterminer si tous ces gens qui vont et qui viennent dans le bureau travaillent vraiment… j’imagine que oui à un certain point, mais bon ça jase, ça rit, ça discute (parfois avec fougue!!), et comme je n’y comprends rien, peut-être sont-ils en train de régler le sort du monde juste sous mes yeux sans que je ne le sache?!?!?!?! Pas sûre!

Le plus dur pour moi c’est de n’avoir que mon mandat très précis à remplir… moi qui suis habituée de gérer plusieurs projets à la fois, de répondre à tout un chacun (d’accord, à me mettre le nez partout!), en plus du téléphone, des courriels et des réunions… disons qu’il me manque un peu de stimuli. Je dois apprendre à rester motiver et efficace même si tout ne roule pas à 100 à l’heure!!


BA
Mercredi soir, j’avais envie d’aller voir un film au cinéma, mais celui avec qui je voulais y aller n’était pas libre (la RDC c’est pas la porte d’à côté!!), et de toute façon il n’y a pas de cinéma à Dakar (!). Je m’apprêtais à en visionner un sur mon portable, avec mon moi-même, (merci à l’âme charitable qui m’a copié des films sur mon portable pour occuper mes soirées!!)… quand la voisine est venue me rendre visite et me proposer d’aller prendre une marche.

Il était près de 20h00, il faisait noir, pas trop de lumière dans les rues. Je n’y serais pas allée toute seule, mais avec une « locale » et sa fille de 10 ans, je me suis dit qu’il n’y avait rien à craindre. Ça me permet de découvrir un autre coin du quartier. Y’a absolument rien d’intéressant : des voitures partout, des déchets, du sable (le sable qu’il y a ici dans les rues!!!!), des piétons… mais c’est quand même chouette de se balader un peu et ça fait voir la vraie vie du vrai monde!

En rentrant, elle me demande si elle peut me laisser sa fille pendant qu’elle va à l’aéroport accueillir son mari qui rentre de voyage. L’avion est prévu vers 23h00, trop tard pour amener la petite ou pour qu’elle reste seule à la maison. Mais bien sûr, avec plaisir! On s’installe donc chez elle, la petite se couche, moi j’écoute un film (ils ont une chaîne où on ne joue que des films! Chouette! Moi qui n’ai qu’une chaîne et encore, des fois il neige!). Le temps passe, le film se termine, j’ai le temps d’en écouter un deuxième et d’entamer le suivant… 2h22 : ils arrivent!!! L’avion a eu du retard!! Comme d’habitude, me ferai-je dire le lendemain au bureau!!!


Lendemain de la veille…
Inutile de vous dire que la levée du corps fut pénible jeudi matin… mais faut ce qui faut, une bonne douche (pense-je pour me motiver à me lever!) et tu seras comme une neuve! Mais, ô malheur! Il n’y a pas d’eau ce matin-là! Typique!

Verdict : les petites serviettes humides, ça le fait pas! Je ne me sentais pas « propre et fraîche », comme nous le font croire les pubs! Je vous le dis, ne croyez pas tout ce que vous disent les gens de marketing… ils ont le tour avec les mots!!!;-)


7,5 fois moins cher…
Hier midi, je suis retournée à la piscine pour me dégourdir (et me rafraîchir!!) un peu. But de la journée : trouver un moyen de transport moins cher pour m’y rendre. Je vais donc voir mon conseiller spécial en matière de transport, Dominique, un coopérant québécois, ici depuis 9 mois et qui compte s’installer à Dakar… pour toujours! Justement, il habite pas loin de la piscine, il connaît donc les trajets.

Sur ses judicieux conseils, je prends un klando, une voiture (qui ne survivrait pas à l’opération minoune chez nous! Mais qui m’amène quand même à destination!) dans laquelle s’entassent 4 passagers plus bagages, avec un trajet et un tarif précis (mais que rien n’indique, et qu’il faut connaître, car il n’y a pas de beau dépliant en couleurs pour en faire la promotion!). C’est un peu plus long que de prendre un taxi, car je dois marcher une quinzaine de minutes pour me rendre au point de départ et une fois descendue, j’en marche autant pour arriver à la piscine. Mais ça coûte 250 francs (150 aller, 100 retour… posez pas de questions, je sais pas!!! Ça équivaut à 50¢!!) alors que le taxi m’en avait coûté 1800!! Faites-le calcul!!! D’accord, j’ai passé plus de temps à me rendre à la piscine et en revenir qu’à effectivement nager, et le temps c’est de l’argent… mais il s’avère que j’ai beaucoup de l’un et qu’on est jamais contre d’économiser de l’autre!! Et puis, à Rome on fait comme les romains... ici on prend les transports en commun!


TGIF
Ce w-e, je reste à Dakar. J’ai prévu aller magasiner des tissus avec ma voisine cet après-midi. Vous ai-je dit qu’elle est couturière et qu’elle confectionne des habits traditionnels? Je vais lui passer quelques commandes! (Avoir su, je n’aurais pas autant ratissé les centres d’achats de Québec avant de partir! J’aurais acheté « local »!!)

Je sens que je vais avoir de la difficulté à faire des choix… les tissus sont magnifiques ici, des lins, des cotons, des broderies… les femmes sont tellement élégantes! Et en y allant avec Adji, je ne devrais pas trop me faire rouler sur les prix! Je la rejoins donc vers 14h30, je mange avec eux (car en bon petit mari qu’il est, Malick rentre dîner tous les midis!!!) et ensuite on part en filles dévaliser les marchés de tissus!!! "The more you buy, the more you save!" (parole d'un grand sage inconnu!;-)


Djërëdjëff!!
Merci pour vos commentaires et courriel, constants et nombreux! C’est la seule façon pour moi de savoir que vous me lisez, et c’est vraiment agréable de voir ce que vous en pensez et d’avoir de vos nouvelles! Continuez, vous êtes un très bon public!!!;-)

06 juin, 2006

St-Louis by the sea…

En ce long w-e de Pentecôte, je me suis offert St-Louis, première ville coloniale du Sénégal et ancienne capitale du pays (début du XIVe siècle à 1958), site du patrimoine mondial de l'UNESCO (http://whc.unesco.org/pg.cfm?l=FR). Hôtel en bord de mer, la plage, le soleil… dure, dure la vie de coopérant!! Mais vous me connaissez… quand il fait chaud, j’ai besoin d’eau! Ce fut donc l’Atlantique! Pendant ce temps, au Niger… des Managers sans frontières ont chaud! Petite pensée pour vous les filles!!

St-Louis est une jolie ville, fort agréable, sur la côte à 3 ou 4 heures de route au nord de Dakar, à l’embouchure du fleuve Sénégal, frontière naturelle avec le Mauritanie. J’habitais un peu à l’écart du centre, sur ce qu’on appelle la Langue de Barbarie. Il fallait traverser le marché aux poissons pour aller et revenir en ville. Des dizaines d’échoppes, à ciel ouvert, des tonnes de poisson, de toutes les tailles, de toutes les couleurs, des camions (en marche) qui attendent la cargaison, de la glace en quantité (pas de camions réfrigérés ici!!), des feux de bois pour faire sécher le poisson… et tout autour de ça, la vie qui continue, des chèvres attachées sur le trottoir, des enfants qui courent, qui jouent au foot, des femmes avec le bébé accroché dans le dos et une cargaison de poissons (ou autres) sur la tête, des calèches tirées par des chevaux… Et l’odeur… sans l’odeur, ce n’est qu’un marché comme un autre!!!! Dommage, je ne peux vous la partager… l’odeur… tout était là!!! Chaque jour, le même scénario… la même odeur. Et ces gens vivent juste là, de l’autre côté de la rue. Un autre monde, je vous dis…

C’était le festival de Jazz de St-Louis ce w-e. On avait de bien grands projets de sortie et de folle soirée de danse… ça s’est soldé, samedi soir, par une bière après le souper dans un bar où une fille (qui m’a semblée être une française) faisait bien son possible pour chanter du jazz en anglais… le résultat n’était par contre pas à la hauteur des efforts! Pour les spectacles du festival faudra repasser! Le lendemain, plein d’optimisme, on se réessaie… mais le double apéro sur la terrasse au bord du fleuve Sénégal, finit de nous achever… on rentre sagement à l’hôtel après le souper.

À Dakar, il fait de plus en plus chaud… ça demeure tolérable, mais la nuit, sous ma moustiquaire, malgré le ventilo, c’est plus dur. C’est qu’on n’a pas tous la chance d’être des humanitaires avec clim, bonne, chef et chauffeur à sa disposition! ;-) Mais on survit sans se plaindre!!

J’ai entrepris de me remettre au sport!! Je suis allée à la piscine sur l’heure du lunch, hier. Ça fait du bien... mais la madame est rouillée!! La piscine est très bien, en plein air (trop chouette!) à une quinzaine de minutes en taxi du bureau. Épidose taxi:

À l'aller:
- Combien pour aller à la piscine?
- 1200 francs!!
- Ouf... trop cher! 800 (mon patron m'avait dit que normalement, ça devrait me coûter 1000 francs, c'est donc le prix que je vise!)
- 1000 francs!!
- 1000 francs, c'est bon!!

Au retour, le chauffeur (un autre évidemment!) me demande 1000 francs d'entrée de jeu!
- Ouf trop cher!! 500 francs!
- 800!
- 800 c'est bon!!

Ici, on négocie tout! Ça m'a donc coûté 2$ pour aller, et 1,70$ pour revenir!!! Le marché du taxi est volatil aujourd'hui à Dakar!!!

01 juin, 2006

L'Île de Gorée en photos...

Gorée, vue du traversier

La Maison des esclaves


Une église

Devinez...


Statue de la libération de l'esclavage


Partout des artistes et leurs oeuvres

Une page d’histoire…

Quelques photos prises lors de ma visite, samedi dernier, à l’Île de Gorée, ou l’Île des esclaves. Au large de Dakar, c’est de cette île, plus précisément de la Maison des esclaves, aujourd'hui accessible par traversier, que sont partis des milliers et des milliers d’esclaves pendant 3 siècles. Dernière étape avant la longue (très longue!) traversée vers les Antilles ou l’Amérique, on y entassait les africains (qui, précisons-le avaient pour la plupart été triés sur le volet! On ne prenait que les meilleurs spécimens, les plus forts, les plus robustes, pour joindre les rangs des esclaves!!)… On y entassait les africains, donc, comme du bétail, on les gavait (s’ils n’étaient pas assez gros!) comme des oies, on séparait les familles comme de simples marchandises qu’on classe par taille! Tout ça pour que l’Europe et l’Amérique se forgent des empires et s’enrichissent. Voyez où en est l’Afrique aujourd’hui! Bien sûr, ceci ne suffit pas pour expliquer cela, mais il serait hypocrite de les dissocier complètement.


À la maison des esclaves, nous sommes accueillies par le conservateur du musée, un homme d’âge mûr qui semble avoir vécu l’époque, qui nous livre de façon touchante l’histoire de ces hommes, femmes et enfants, et son incidence sur le monde d’aujourd’hui.















Devant la porte du dernier voyage, un haut le cœur m’assaille en pensant à ces pauvres gens torturés, bafoués de tous leurs droits, volés de leur vie, qu’on embarque sans leur demander leur avis…
Il n’y a qu’une sortie de Gorée… Ou bien on monte à bord du bateau vers Dieu sait où, ou bien on se fait manger par les requins! Entre deux maux…
















L’île est calme et paisible, des artisans partout, de belles choses à voir et à acheter, pour ceux qui se laissent tenter… Ça fait du bien de sortir de la frénésie polluée de Dakar!