24 juillet, 2006

Batik, Baobab… et bla bla

Pour cette avant-dernière fin de semaine sénégalaise, Gabrielle nous a reçues, 2 autres coopérantes canadiennes et moi-même, à Mbour. Elle nous avait concocté un petit forfait ma foi digne du Club Med! Quoi de mieux pour lancer les festivités qu’un party pyjamas avec au programme un bon film de filles, visionné sur un ordinateur, à 4 dans un lit double!


Samedi matin, Thérèse (la dame chez qui Gabrielle loge) et son fils Guillaume nous ont enseigné à faire du batik. Il s’agit en fait de teindre du tissu en l’ayant au préalable orné de dessins à l’aide de tampons et de cire chaude. Là où il y a de la cire, il n’y aura pas de teinture, donc les motifs apparaîtront en crevé de la couleur originale du tissu.

Processus somme toute pas très sorcier, mais le contexte ajoute un peu de piquant à la sauce!


D’entrée de jeu, oubliez l’atelier avec réchauds électriques (pour la cire) et tables pour étendre, tailler, décorer les tissus. Nous nous installons dans la cours de la maison, à même le sol, la cire chauffe sur un réchaud au charbon (on n’était pas en 2006 aux dernières nouvelles?!), et on sort dans la rue quand vient le temps de teindre les tissus. On y installe même une corde-à-linge de fortune (corde tendue entre 2 troncs d’arbres plantés dans le sol- vive les rues en sable!)














Dimanche, on quitte le plancher des vaches pour aller défier la gravité à Accro-Baobab…

la réplique sénégalaise du concept d’arbre en arbres ou, si vous préférez, une piste d’hébertisme géante qui vous fait passer (par les airs) d’un baobab à l’autre! Pont de corde, tyrolienne, escalade, billots suspendus entre ciel et terre, il ne manquait que Tarzan!
















Dimanche soir, de retour dans ma petite chambre de la Patte d’oie. Mes voisins viennent de me faire une visite de courtoisie, simplement pour dire bonjour, prendre des nouvelles… c’est chouette les visites des voisins… à Québec je ne visite pas mes voisins…


Il a plu vendredi dernier… on pourrait croire que dans un pays où il fait toujours beau la température n’est pas au nombre des sujets que l’on aborde à tout vent… et pourtant! À pareille date l’an dernier, Dakar était inondée, on se promenait en zodiak dans les rues. Des types vous offraient, paraît-il, de vous faire traverser certaines rues sur leurs épaules (moyennant rétribution!!) tellement le niveau était élevé! Vendredi, c’était la 3e fois qu’il pleuvait depuis le 16 mai… l’hivernage (saison des pluies) se fait attendre! J’avoue que je ne suis pas aussi impatiente que d’autres de le voir arriver, car quand il pleut, même peu, ça devient vite infernal. D’abord, le sable qu’il y a partout devient plutôt boueux et côté drainage il y a du progrès à faire. Sur le chemin que j’emprunte quotidiennement pour aller au bureau, il y a une intersection qui prend 2 voir 3 jours à se drainer après quelques malheureuses heures de pluie (peut-être même que ça sèche avant d’être drainé?)… imaginez quand il pleut à tous les jours… Avec les déchets qui jonchent les rues ici, imaginez la soupe!


On a eu un aperçu des dégâts en se rendant à Mbour vendredi. À certains endroits j’ai bien cru que ça ne passerait pas, il y avait de l’eau presque à la hauteur des portes de la voiture… et il a plu quoi, 3 ou 4 heures!? Je compatis avec tous ces gens qui ont leur petite échoppe sur la route, qui protègent leur marchandise comme ils le peuvent avec des plastiques qui tiennent, on se demande comment en fait! Ces gens, dont les maisons sont nécessairement inondées, ça ne peut faire autrement à voir la configuration des rues, des quartiers, de l’écoulement des eaux… Et à chaque année que le bon dieu amène, rebelotte les pieds dans la flotte! Ça me dépasse qu’il n’y ait pas plus de mesures pour faire face à la fatalité, pour ne pas autant la subir. Je sais bien que c’est une question de moyens, mais est-ce uniquement une question de moyens? Je me le demande… n’y a-t-il pas aussi une question d’attitude? De mentalité? De façon de voir la vie? Chez nous, on a peut-être versé dans un autre extrême pour contrôler notre environnement. Pas question que l’homme n’ait pas le dessus sur tout! Ici, c’est plutôt Incha Allah et c’est bon dans tout un paquet de choses, mais pour faire face aux inondations annuelles, j’ose émettre un doute.